Pourquoi ce livre ?
Après ma lecture de la BD tirée de son premier roman En attendant Bojangles, j’ai eu très envie de lire le nouveau roman de cet auteur que j’aime tant !
Résumé
Très improbable, cette amitié entre un paludier misanthrope, ex-Parisien installé près de Guérande, et un agent immobilier ambitieux, prêt à tout pour « réussir ». Le premier mène une vie quasi monacale, déconnecté avec bonheur de toute technologie, tandis que le second gare avec fierté sa Porsche devant les boîtes de nuit.
Liés à la fois par une promesse absurde et par une fascination réciproque, ils vont passer une semaine à tenter de s‘apprivoiser, au cœur des marais salants.
Avis
Quelle déception ! J’attendais tellement de ce roman, peut-être trop ! Je suis si déçue de ma lecture que je me suis même demandée si j’allais en faire une critique. En attendant Bojangles était une telle réussite qu’il devait être difficile de faire mieux. J’ai lu quelques interviews de l’auteur qui a confié que contrairement à ce dernier qui n’avait pratiquement pas été retouché, Pactum Salis a subit pas mal de modifications demandées par l’éditeur. C’est peut être le problème. Un texte trop travaillé et qui manque de naturel.
Dans ce roman, nous suivons deux hommes que tout oppose : un homme d’affaire riche et sans scrupule et un paludier désintéressé qui vit très sobrement. Mais la véritable intrigue du roman ne commence qu’à la moitié du livre puisque grâce à des flashs back, l’auteur nous rend compte de leur passé. Ces retours en arrière sont certes essentiels à la compréhension de la psychologie des personnages, mais ils sont longs, très longs ! Je me suis ennuyée.
J’ai trouvé les personnages beaucoup trop stéréotypés ! L’homme d’affaire a commencé avec rien, il a gravi les échelons pour finalement réussir brillamment sa vie. Il est sans scrupule mais verse une petite larme quand il abuse un peu trop d’un pauvre vieil homme. Il noie sa solitude dans l’alcool et les filles car au fond, il recherche plus de la vie. Le paludier est un gosse de riches intellectuels. Il se rebelle face à la figure trop imposante de ses parents. Il se noie dans l’alcool pour finalement s’exiler dans les marrais salants pour échapper à la vie tumultueuse de Paris. Il vit depuis avec presque rien, il est un travailleur solitaire qui adore passer des heures à regarder les paysages splendides de ses marais. Oui, oui, ce sont bien les portraits des personnages d’Olivier Bourdeaut ! Des personnages que l’on pourrait retrouver dans n’importe quel roman. Où sont passés les merveilleux personnages de En attendant Bojangles ? Où est passé cette exceptionnelle capacité à casser tous les stéréotypes des héros de roman ?
Quand enfin l’intrigue commence, je me suis fait happer par l’histoire. La relation étrange et ambigüe de ses deux hommes est à la fois pathétique et très drôle. Les dialogues sont vraiment savoureux. J’ai ici retrouvé la plume acerbe d’Olivier Bourdeaut. C’est une rencontre hors du commun qui donne des situations hors du commun. Les personnages me sont alors apparus vraiment réels et surtout vraiment ancrés dans leur histoire. Mais que ce fut long pour enfin arriver à cela !
L’écriture de l’auteur est toujours aussi magnifique ! Les longues descriptions des marrais salants sont superbes. Les chapitres courts vont à l’essentiel. Même si je me suis ennuyée dans toute la première partie, je ne peux pas nier une volonté affirmée de l’auteur de rester précis dans son texte. Pas de digression qui serait inutile. Pas de description qui ne servirait pas le texte.
Par contre, je suis très frustrée car je n’ai pas compris la fin. Un cadavre est découvert au tout début du roman. Nous mettons beaucoup de temps à comprendre le lien qu’il a avec nos deux hommes, et c’est d’ailleurs dans les toutes dernières pages que cela nous est révélé. Mais devons-nous comprendre qui l’a tué ? Si la réponse est oui, je n’ai toujours pas compris. Si la réponse est non, je ne vois pas du tout l’intérêt. N’hésitez pas à me donner votre avis !