Ecoute le chant du vent suivi de Flipper, 1973 de Murakami Haruki

9782714460691Pourquoi ce livre ?

Il y a 9 ans, mon beau père, très grand lecteur, m’a offert un livre : La ballade de l’impossible d’un auteur qui m’était totalement inconnu, un certain Murakami Haruki. Je l’ai lu et ce fut pour moi la révélation. Quel livre magnifique ! A la fois poétique et grave. Le sujet de deux jeunes gens en quête d’eux-mêmes m’a particulièrement émue et touchée. Ce livre est devenu mon préféré. Du coup, je me suis passionnée pour cet auteur. J’ai pratiquement tout lu de lui. Je collectionne même ses livres en version broché.

Haruki Murakami écrit aussi bien des romans que des nouvelles, aussi bien du réaliste que du fantastique. Son roman le plus connu en France est Kafka sur le rivage qui est dans la veine du fantastique. Moi personnellement, je le trouve meilleur dans les romans réalistes. J’aime beaucoup son style d’écriture léger et très poétique et les thèmes qu’il aborde. Ce sont le plus souvent des thèmes existentiels tel que la solitude, la sociabilité ou encore l’acceptation de soit. Aujourd’hui, il est l’un des auteurs japonais les plus connus dans le monde. Il est régulièrement nommé pour le prix Nobel.

Écoute le chant du vent suivi de Flipper, 1973 sont ses deux premiers romans réunis en un livre. Le prologue est très intéressant. Murakami nous conte ses débuts d’écrivain et nous livre ses réflexions autour de l’acte d’écrire.

« J’écrivais toujours sur la table de la cuisine, tard dans la nuit, jusqu’au petit matin. C’est la raison pour laquelle je nomme ces deux romans « écrits sur la table de la cuisine ». Avec beaucoup d’amour et une certaine gêne…
Pour rien au monde je ne voudrais les changer. Un peu comme de très vieux amis. Peut-être que je ne les rencontrerai plus, que je ne leur parlerai plus, mais il est certain que jamais je ne les oublierai. Ils sont précieux pour moi, irremplaçables. Ils m’encouragent, me réchauffent le cœur. »

Résumé

Ce livre est très dur à résumer car on ne peut pas dire qu’il y ai vraiment une histoire telle que le terme classique l’entend. En tout cas, les deux romans se suivent. Dans le premier roman, un jeune homme revient chez lui pour les vacances. Chez lui, c’est une petite ville de province japonaise. Il y retrouve son ami de lycée que l’on surnomme « le rat ». Il va alors passer son temps entre beuveries avec son ami chez le chinois J. et une jeune fille énigmatique. Le second roman se passe plusieurs années plus tard. Le narrateur est devenu traducteur à Tokyo, « le rat » n’a pas quitté sa ville de province. Tous deux sont occupés par leurs aventures sentimentales et par leur quotidien .

Avis

Ces romans font partie de la veine réaliste de l’auteur. Mais, ce n’est pas tant l’histoire qui nous intéresse. Ce sont d’abord les souvenirs évoqués par les deux garçons / hommes. Souvenirs tantôt drôles (comme l’histoire de leur rencontre), tantôt mélancoliques, tantôt désabusés. Puis, comme dans tous les Murakami, on retrouve des questions existentielles voire même métaphysiques.

C’est un roman que j’ai beaucoup aimé mais que je ne vois pas comment critiquer. Ici, ce sont avant tout l’atmosphère mélancolique et l’écriture de l’auteur qui m’ont touchées.

Malgré mon énorme plaisir, je ne recommande pas de commencer par ce livre si vous n’avez jamais lu du Murakami. Si vous aimez comme moi follement cet auteur, lancez-vous !

Extrait :

« Les choses que l’on peut perdre un jour ne sont pas importantes. L’éclat de ce qui est éphémère n’est pas un véritable éclat. »

Emily