Pourquoi ce livre ?
C’est mon conjoint qui l’a emprunté à la médiathèque.
Résumé
11 octobre 2009. Marcel Grob, un vieil homme de 83 ans, se retrouve devant un juge qui l’interroge sur sa vie. Et plus particulièrement sur le 28 juin 1944, jour où ce jeune Alsacien rejoint la Waffen SS et est intégré dans la 16e division Reichsführer, trois mois après le débarquement allié en Normandie. Marcel se rappelle avec émotion de ce jour fatidique où, comme 10 000 de ses camarades Alsaciens, il fût embrigadé de force dans la SS. Non, il n’était pas volontaire pour se battre mais il n’avait pas le choix, il était pris au piège. Mais pour le juge qui instruit son affaire, il va falloir convaincre le tribunal qu’il n’a pas été un criminel nazi. Alors, Marcel Grob va devoir se replonger dans ses douloureux souvenirs, ceux d’un « malgré nous », kidnappé en 1944, forcé d’aller combattre en Italie, au sein d’une des plus sinistres division SS. Un voyage qui l’amènera à Marzabotto, au bout de l’enfer…
Avis
Quelle histoire incroyable ! La première fois que j’ai entendu parler des « Malgré nous », c’est lors de mon année de stage en Alsace. Il n’y avait pas une semaine sans que la Seconde Guerre Mondiale ne soit évoquée à la cantine avec mes collègue. J’ai pu constater à quel point le traumatisme de l’annexion est encore bien présent chez les alsaciens. Je n’avais jusque là jamais réfléchi aux conditions de vie de cette population à qui on a imposé la nationalité allemande du jour au lendemain.
Le personnage, Marcel Grob est très touchant. C’est un jeune homme à qui on a enlevé le peu d’insouciance qui lui restait. Il est incorporé de force dans une division SS et, sous la menace constante de représailles auprès de sa famille ou même de sa mort (nous assistons d’ailleurs à des scènes atroces de mise à mort), il est contraint à des actes impardonnables.
J’ai beaucoup aimé le parti pris des auteurs qui ont essayé de montrer que certains méchants n’étaient pas si méchants. Il reste très difficile encore aujourd’hui en France d’admettre que certains allemands ne faisaient qu’obéir. Marcel se lie d’amitié avec son commandant qui se révèle être un homme bon qui ne cessera de le protéger.
Je ne connaissais pas du tout l’histoire du village italien Marzabotto. Elle ressemble beaucoup à celle d’Oradour-sur-Glane. C’est horrible de s’imaginer à la place de Marcel. Il pose d’ailleurs cette terrible question : « Et vous, qu’auriez-vous fait à ma place ? ».
Les dessins sont sublimes. L’illustrateur Sébastien Goethals a travaillé sur les couleurs : bleu, sépia, gris, blanc. Elles suivent les événements et les saisons.
Bilan
Une BD très émouvante à lire absolument !