Chien-Loup, Serge Joncour

Pourquoi ce livre ?CVT_Chien-Loup_2079

J’aime lire les romans de la rentrée littéraire. J’ai la chance d’avoir près de chez moi, un médiathécaire qui assure ! Toutes les nouveautés sont disponibles très vite. Chien-Loup m’a fait de l’œil. J’ai entendu son auteur à la radio et le sujet m’est apparu très intéressant !

Résumé

L’idée de passer tout l’été coupés du monde angoissait Franck mais enchantait Lise, alors Franck avait accepté, un peu à contrecœur et beaucoup par amour, de louer dans le Lot cette maison absente de toutes les cartes et privée de tout réseau. L’annonce parlait d’un gîte perdu au milieu des collines, de calme et de paix. Mais pas du passé sanglant de cette maison que personne n’habitait plus et qui avait abrité un dompteur allemand et ses fauves pendant la Première Guerre mondiale. Et pas non plus de ce chien sans collier, chien ou loup, qui s’était imposé au couple dès le premier soir et qui semblait chercher un maître.

En arrivant cet été-là, Franck croyait encore que la nature, qu’on avait apprivoisée aussi bien qu’un animal de compagnie, n’avait plus rien de sauvage ; il pensait que les guerres du passé, où les hommes s’entretuaient, avaient cédé la place à des guerres plus insidieuses, moins meurtrières. Ça, c’était en arrivant.

Avis

Je suis une amatrice des romans historiques. J’ai beaucoup aimé que l’auteur mette face à face les années 14/15 et les années 2017. Ce n’est cependant pas une comparaison mais plutôt une mise en lumière. Le passé explique le présent.

Le passé : un petit village très isolé se retrouve sans homme suite à la mobilisation générale de la Première Guerre Mondiale. Arrive un dompteur de cirque allemand qui vient se cacher avec ses fauves. Cette présence va perturber la vie déjà difficile des femmes du village. L’animalité va prendre le dessus. L’animalité des lions et des tigres que la présence des troupeaux excite. L’animalité des femmes qui doivent s’occuper des fermes avec la peur de recevoir une mauvaise nouvelle. L’animalité du dompteur, bel homme sauvage et brut qui affole les sens de Joséphine, première veuve du village. L’animalité du maréchal ferrant qui sombre dans la jalousie. Tous les personnages sont là, place au tragique ! J’ai aimé comment Serge Joncour nous conte l’histoire de ce village. Il se focalise sur certains personnages qui deviennent centraux. La grande Histoire côtoie les petites histoires personnelles. Le tragique, bien que prévisible, prend son temps avant de se produire.

Le présent : un couple de bobo parisien vient se « déconnecter » dans l’ancienne maison du dompteur. Le lourd passé du bâtiment est omniprésent. L’homme bien que réfractaire à ces vacances, se laisse séduire par le lieu grâce à un Chien-Loup. C’est tellement prévisible ! Dès les premiers mots, on sait que l’homme va aimer cet endroit. J’ai détesté comprendre ce qui allait se passer. Les personnages sont trop stéréotypés. Un bobo parisien accro à la technologie qui fait un malaise en découvrant qu’il ne capte pas sur son lieu de vacances. Serge Joncour a beaucoup de problèmes avec les nouvelles technologies j’ai l’impression ! Son texte écrit dans l’émission de radio de France Inter « Boomrang » me le confirme. Je vous encourage à l’écouter. Je trouve que de nos jours, cela n’a rien de terrible d’être angoissé parce qu’il n’y a pas de réseau. Quant à la part d’animalité qui se réveille chez lui parce qu’il côtoie le Chien-Loup et l’isolement des lieux, j’ai trouvé cela très superficiel. Quant au Chien-Loup, il est doté d’un caractère humain et d’une intelligence peu appropriés. Je n’ai pas réussi à m’attacher à ce couple et ce chien.

Le style de l’auteur ne m’a pas particulièrement marqué. J’ai cependant aimé l’alternance des époques. Seul gros bémol, nous apprenons ce qui va se passer en 1915 en 2017. Du coup, quand cela se produit en 1915, il n’y a plus de surprise. Cela je ne comprends pas du tout. Quel est l’intérêt ? L’histoire est pourtant très bien menée.

Je suis passée complètement à côté du message de ce texte. Dommage !

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